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Présentation des RSCA dans l'ABC

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Message par Laurent Dominguez Ven 26 Déc - 14:08

Récit de Situation Clinique Authentique (RSCA) :

RSCA : ça veut dire quoi ?
Nous parlons de Récit de Situation Clinique Authentique (RSCA) mais encore de Récit de Situation Complexe Authentique.

Un RSCA :
- Ce n’est pas obligatoirement une situation compliquée, type errance diagnostique, cas pathologique exceptionnel ou faute médicale ; une consultation pour rhinopharyngite peut donner lieu à un très bon RSCA ;
- Ce n’est pas un cours ni une question de type ECN sur une maladie, un recopiage d’un texte de recommandations, un examen diagnostique, un traité sur la relation médecin-malade, etc.

Un RSCA, c’est obligatoirement :
- une situation que vous avez vous-même vécue, au cours d’un stage hospitalier, d’une garde, de votre stage chez le praticien ou SASPAS, ou éventuellement en remplacement ;
- une situation qui vous a marqué parce que vous avez été mis(e) en difficulté ou qu’elle vous a paru exemplaire de votre pratique future et a généré un questionnement de votre part.
- une situation complexe parce qu’elle a fait appel à plusieurs champs de compétences du médecin généraliste (cf. « marguerite des compétences »), ou plusieurs domaines de prise en charge (modèle bio-psycho-social)
- une situation qui vous a interrogé sur PLUSIEURS champs (s’il n’y a qu’un domaine, ce n’est pas considéré comme un RSCA mais une simple trace d’apprentissage)

Quel est l’objectif pédagogique des RSCA ?
Le RSCA montre à votre évaluateur que vous êtes capable de faire l’analyse d’une situation professionnelle (= auto-évaluation) et de mettre en oeuvre des objectifs d’apprentissage (= auto-formation). Les étapes pédagogiques sont :
- analyser une situation clinique vécue (en repérant les points marquants PUIS les problèmes ressentis),
- prendre conscience des compétences à acquérir pour gérer cette situation professionnelle,
- améliorer son raisonnement clinique et ses stratégies de prise en charge.
La répétition de RSCA dans des situations cliniques diverses permet à l’interne de progresser dans l’ensemble des champs de compétences de la médecine générale, et à l’évaluateur de juger de la globalité des acquis.

Comment choisir un cas clinique complexe ?
Toute situation clinique peut en théorie faire l’objet d’un RSCA.
Pour vous lancer :
- Repérez au fil de vos stages des situations que vous avez vécues et pour lesquelles vous ne vous êtes pas senti(e) à l’aise ;
- Faîtes à l’écrit un récit rapide d’une de ces situations pour vous remémorer les éléments factuels (caractéristiques du patients, autres protagonistes, déroulement chronologique des faits, etc.) et les stratégies / actions que vous avez réellement mises en oeuvre ;
- Listez les points marquants de la situation
- Situez ces points marquants dans les différents champs :
o biomédical (diagnostic, stratégie thérapeutique, dépistage, etc.), psychoaffectif, environnemental, éthique, administratif, médicolégal, etc.
o et selon les différentes compétences : cf. Marguerite des compétences du CNGE.
Repérez parmi ces points marquants ceux qui vous ont posé problème, mais aussi ceux pour lesquels vous n’avez pas la certitude d’avoir eu l’attitude professionnelle la plus adaptée. Si vous avez repéré 2 à 3 points problématiques touchant des domaines différents, vous avez une situation adaptée à un RSCA !
Attention, la tendance naturelle est de se concentrer uniquement sur les problèmes biomédicaux, mais cela ne peut pas suffire pour un RSCA. Cependant, il est rare qu’une situation clinique ne pose que des questions strictement biomédicales : il suffit de se questionner via le prisme des différents et compétences, de l’éthique, du professionnalisme, etc.


Quel est le plan type d’un RSCA ?  Le plan classique comprend :
1. Récit clinique complet
2. Synthèse des points marquants
3. et parmi ceux-ci, identification des problèmes ressentis
4. Résultats des recherches (une partie par problématique par exemple)
5. Recontextualisation
6. Conclusion et transférabilité
7. Bibliographie
Pour avoir un ordre de grandeur, 10-15 pages semblent un volume adapté à un RSCA : 3 pages pour le récit, 1 page pour la problématisation, 6 pages de recherches, 1 page de recontextualisation et conclusion, 1 page de bibliographie.


Les règles de rédaction du RSCA
1. Récit clinique complet
Il s’agit d’un récit de type « narration » qui doit permettre au lecteur de « vivre » la situation clinique comme vous l’avez vécue. Dans ce récit, vous racontez tout ce qui s'est passé, comme vous le raconteriez à un ami ou un proche (écrit en français correct), afin que celui-ci puisse se mettre à votre place et bien comprendre le déroulement du cas clinique (objectivité), mais aussi votre vécu, celui du patient, de ses proches, etc. (subjectivité). Il est nécessaire d’expliciter particulièrement votre démarche clinique (analyses diagnostiques, décisions prises, actions entreprises).
Il vous est demandé d’écrire à la première personne (« je ») et au présent, avec mention des ressentis personnels, des émotions, réflexions et actions. Dans le respect du secret professionnel, vous devez impérativement rendre anonyme aussi bien les patients que les protagonistes, en utilisant des initiales fictives et en omettant de citer des lieux et temps précis (« Un samedi matin d’hiver, en stage hospitalier de gynécologie, mon chef de garde XB me demande de le suivre pour examiner Melle Sophie J. (…) »). Attention à anonymiser les documents (photos, ECG, RX,…) que vous pourriez joindre à vos RSCA.
2. Synthèse des points marquants : Listez les points marquants
3. Problématiques identifiées
Parmi les points marquants de la situation clinique, relevez ceux qui vous ont posé problème. Présentez les problématiques que vous avez identifiées dans la situation vécue. Les dernières lignes annoncent votre plan de recherche.
4. Résultats des recherches
Pour chaque question / problématique posée, vous devez chercher par tout moyen la réponse qui aurait été la plus adaptée DANS LES CONDITIONS DE VOTRE SITUATION COMPLEXE. Pour cela, vous devez faire un travail de recherche classique avec choix des mots clés, sélections de recommandations ou d’articles originaux, etc.
Lorsque vous formulez une réponse, essayez d'évaluer et de discuter le niveau de preuve de ce que vous avez trouvé lors de vos recherches.
5. Recontextualisation
Faites la synthèse des résultats trouvés en revenant concrètement au cas clinique. Essayer de juger si, ou comment, votre prise en charge aurait pu être meilleure grâce aux nouvelles connaissances et compétences acquises à l'occasion de ce RSCA.
6. Conclusion et transférabilité
La conclusion, qui doit être courte, sert à résumer ce que le RSCA vous a apporté comme connaissances ou compétences (idées fortes à retenir pour votre pratique). Dites si les nouvelles compétences que vous avez acquises en faisant ce cas cliniques pourront être utiles dans votre future vie professionnelle (= transférabilité).
7. Bibliographie
La bibliographie d’un RSCA doit être présentée comme pour tout travail universitaire : norme Vancouver, y compris pour les références consultées sur Internet (auteur, titre, URL et date de consultation). Toutes vos références doivent être appelées dans le texte des résultats par leur numéro d’apparition entre parenthèses.
L’insertion de tableau, photo, graphique… sera immédiatement suivie de l’indication précise de la source.


Comment sont évalués les RSCA ?
Les tuteurs et les membres du jury de portfolio et/ou du DES ont une grille d’évaluation des RSCA. Vous pouvez utiliser cette grille pour faire une autoévaluation de vos travaux, notamment sous l’oeil critique de votre tuteur.

A qui demander de l’aide pour rédiger mes RSCA ?

C’est le rôle des tuteurs. Chaque étudiant en début d’année est mis en contact avec un tuteur formé qui le suivra pendant les 3 ans de son DES.
Pour la rédaction des RSCA, il pourra vous aider de plusieurs manières : recevoir votre récit clinique, vous guider vers des axes de recherche auxquels vous n’avez pas pensé et les formuler avec vous, vous orienter vers des sources bibliographiques ou des experts, partager son expérience, etc.

Les traces d’apprentissage et les RSCA doivent impérativement respecter le secret professionnel ; patients, interne et médecins ne doivent pas être identifiables ; en particulier, se méfier de l’iconographie (radio, ECG, photo,…) sur laquelle il conviendra de flouter les identités ainsi que les situations exceptionnelles facilement reconnaissables.
Laurent Dominguez
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